- épontille
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• espontille 1672; forme altér. de pontille (1642); it. pontile « ponton »♦ Mar. Colonne verticale (en bois, en fer, en acier) soutenant un pont, ou une partie à consolider. « le hall central, avec deux fortes épontilles qui soutenaient l'escalier [...] du navire » (Bosco).⇒ÉPONTILLE, subst. fém.MARINEA.— Pièce interne d'un navire soutenant les barrots sur lesquels reposent les ponts. Il trembla pour son navire et ceux qu'il portait. Le « Duncan » donnait une bande effroyable; ses épontilles en craquaient (VERNE, Enf. cap. Grant, t. 2, 1868, p. 56).B.— Étai servant à maintenir sur sa quille un navire en cale sèche. Les bateaux placés dans les formes (...) sont maintenus par des étais ou épontilles (QUINETTE DE ROCHEMONT, Trav. mar., t. 1, 1900, p. 533).Rem. On rencontre ds la docum. a) Épontillage, subst. masc.
) Action de consolider avec des épontilles. Au point de vue de l'épontillage, il est désirable que les barrots des divers ponts [d'un cuirassé] soient à l'aplomb les uns des autres (CRONEAU, Constr. nav. guerre, t. 1, 1892, p. 178).
) Ensemble des épontilles. L'épontillage [d'un navire] doit être renforcé aux endroits où les ponts sont sujets à se déformer (GALOPIN, Lang. mar., 1925, p. 6). b) Épontiller, verbe trans. Soutenir, consolider avec des épontilles. Le pied du mât devait épontiller la cloison qui séparait les deux chambres, dans lesquelles on parvenait par deux écoutilles, ouvertes sur le pont et munies de capots (VERNE, Île myst., 1874, p. 331).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1932. Enregistré au plur. ds LAND. 1834 et GATTEL 1841. Étymol. et Hist. 1. 1642 mar. pontille (OUDIN); 2. 1672 espontille (N. DENYS, Description géogr. et hist. des côtes de l'Amérique septentrionale, t. II, p. 134 d'apr. R. Arveiller ds Fr. mod., t. 26, p. 50). Empr. à l'ital. puntello, pontello « id. » (dep. 1607, B. Crescenzio ds TOMM.-BELL.; cf. lat. médiév. pontellus, 1290 à Gênes ds DU CANGE), propr. « étai », dér. de punta, ponta « pointe » (VIDOS, pp. 540-543), le changement de suff. étant prob. dû à l'infl. d'autres termes de mar. en -ille comme écoutille et quille. La forme 2 s'explique prob. par une mauvaise coupure : l/es pontilles. Fréq. abs. littér. : 5. Bbg. KOHLM. 1901, p. 19. — LA LANDELLE (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 315. — VIDOS 1939, p. 542, 543, 577.
épontille [epɔ̃tij] n. f.ÉTYM. 1672, espontille; forme altérée de pontille (1642), de l'ital. pontile « ponton » et, par ext., « étai ».❖♦ Mar. Colonne verticale (en bois, en fer, en acier…) soutenant un pont, ou une partie à consolider.0 De là je voyais la coursive, et, derrière de grandes glaces, le hall central, avec deux fortes épontilles qui soutenaient l'escalier noble du navire, dont la balustrade de bois s'enfonçait dans l'ombre.H. Bosco, Un rameau de la nuit, p. 67.❖DÉR. Épontiller.
Encyclopédie Universelle. 2012.